Depuis dix-sept ans, nichée dans son petit bureau à deux pas du Centre Pompidou, elle assiste et participe à l'irrépressible retour du documentaire sur le devant de l'écran. Nommée en 1987 déléguée générale du Cinéma du réel, Suzette Glenadel a décidé que l'édition 2004 d'un des plus importants festivals de documentaires aura été sa dernière (1). Devançant l'âge de la retraite pour mieux profiter de sa maison dans le Lot, à quelques kilomètres de la ferme où elle est née. «J'espère que je ne serai pas comme tous ces retraités qui sortent par la porte et reviennent par la fenêtre, dit-elle en riant. Je veux vraiment arrêter.»
Eclosion. Le Cinéma du réel est né avec le Centre Pompidou, en 1978. Marie-Christine Navacelle en est la première responsable, Suzette Glenadel son assistante. L'époque est à l'éclosion des festivals de cinéma en France. A Clermont-Ferrand, Créteil, Douarnenez... Le Réel sera le premier festival de documentaires, juste après celui de Lille qui périclitera très vite. «Pour le Centre, se souvient-elle, il s'agissait d'alimenter le fonds de la bibliothèque publique en documentaires étrangers. C'était difficile, on ne trouvait alors que des films officiels d'ambassade...» Quand Marie-Christine Navacelle lui demande de la remplacer en 1987, Suzette Glenadel accepte : «J'étais seule, sans enfant, disponible...»
C'est à Cahors qu'elle a découvert le cinéma, dans le ciné-club organisé par soeur Marie-Claire, son professeur de français. Elle se souvient d'Un condam