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Libération
Critique

Mignon mélo bouddhiste

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publié le 22 septembre 2004 à 2h14

Deux orphelins sans-abri errent au petit bonheur, bercés par des gazouillis d'oiseaux, caressés par les feuilles emportées au vent dans la splendeur automnale. Gil-Sun, 5 ans, est bien petit pour guider sa grande soeur aveugle et la protéger des embûches. Gamie, 12 ans, doit sa cécité à l'incendie de la maison familiale dans lequel leur mère, venue les secourir, a perdu la vie.

Quête de la mère. Des moines les accueillent dans leur monastère. Perturbant la sérénité de la communauté en folâtrant avec un chien, le turbulent Gil-Sun, volontiers farceur, souvent en bisbille avec les gamins du voisinage, est surtout en manque d'amour maternel.

En quête de sa mère par-delà la mort, il rejoint bientôt la haute montagne sur le chemin du Nirvana. Privé de secours pour cause d'intempéries, en proie à la soif et à la faim dans la froidure hivernale, il transforme sa détresse en félicité dans un temple dédié à la compassion.

Inspiré d'un conte bouddhiste, très populaire en Corée du Sud, Oseam de Sung Baek-yeop, grand prix du film d'animation à Annecy 2004, couronné à Cannes par un jury d'enfants, est un mélo mystique un tantinet atypique bien que de (bonne) facture académique.

Considéré comme un conte de fées moderne pour enfants et adultes, vendu à plus de 100 000 exemplaires dans son pays d'origine, le livre éponyme de Jeong Chae-bong Oseam, plusieurs fois primé, traduit en français et en allemand, considéré d'ores et déjà comme un classique de la littérature coréenne et intégré aux progr