Du risque, des crises mystiques à la pelle, et de la dope : pas la peine de chercher sur Internet des interviews de Peter Mettler : au vu de son film, ça doit donner un babil du genre : «Nous avons parcouru le globe (Toronto, Vegas, l'Inde, le Nevada, la Suisse) à la recherche des fondements même de la transe, bla-bla-bla, en inventoriant toutes les catégories du dépassement de l'être, bla-bla-bla, en nous demandant, mais où chercher ces montées d'adrénaline aujourd'hui... ?» Pourquoi pas ? Le problème est le résultat : les trois heures que dure cette enquête au fond même de la transcendance moderne, ont la lenteur d'une éternité. Et il est douteux qu'après vision de ce film tourné à frigo ouvert, quiconque ait envie, au rayon connaissance de soi et expérience par les gouffres, de se risquer à autre chose qu'une partie de squash endiablée. Produit par Atom Egoyan (déjà...), ce travail tient trop du livre d'images. Imaginez une galerie d'art contemporain plantée en plein terrain vague quelque part entre Zurich et Rotterdam, et vous aurez une idée du film, de sa couleur. Au psychédélisme, il paraît préférer les aéroports, moins pour leurs rampes de lancement galactiques que pour leurs tours de contrôle.
Dieu, l'acide... Peter Mettler cadre toujours du côté de l'angle mort, de la lumière froide, lèche trop son image pour ne pas trahir sa propre mesure avec son sujet ; en découle un film distant sur des gens qui ont décidé, eux, de ne plus en prendre, de distance. Par ailleurs, c