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Libération
Critique

Woody Allen à double détente

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«Melinda & Melinda», film-gigogne audacieux.
publié le 22 septembre 2004 à 2h14

San Sebastián, envoyé spécial.

Les Espagnols adorent Woody Allen. Le personnage, qu'ils trouvent simple et accueillant, et sa filmographie, qui leur paraît l'alchimie parfaite entre ambition et souci du spectateur. En 2002, ils lui ont attribué le prix du prince des Asturies. Ils récidivent cette année en lui remettant un prix spécial en ouverture du 52e Festival international du cinéma de San Sebastián, rétrospective à la clef et projection du nouveau Woody Allen .

Melinda & Melinda (sortie française le 15 janvier) commence par une figure typique de l'oeuvre : quatre amis artistes sont attablés dans un bistrot de New York. Ils discutent d'un scénario ; l'un voudrait en faire un drame, l'autre une comédie. Et les voilà qui se mettent à raconter, alternativement, l'arrivée de Melinda, une fille paumée, dans la vie d'un couple... Les deux versions divergent vite : pour Woody Allen, il faut changer pas mal de détails d'une histoire pour passer du rire aux larmes.

La comédie contamine davan-tage le drame que le contraire, Allen raconte mieux l'histoire de Melinda qui séduit sans le savoir son voisin du dessus, Hobie, que celle de la femme qui paie le jour où elle a préféré un adultère sans suite au confort du mariage bourgeois. Peut-être aussi parce que Hobie, le héros de Melinda versant comédie, est joué par Will Farrell, le meilleur alter ego qu'Allen se soit trouvé. Physique mastar (aux antipodes du modèle) mais sens du mouvement burlesque épatant.

Melinda & Melinda n'est pas un