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Libération

L'actrice Rim Turki enfin aux premières loges

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Tunisienne installée à Paris depuis vingt ans, elle est la révélation du film.
publié le 6 octobre 2004 à 2h26

En terrasse aux Halles, Rim Turki, 36 ans, grande, élégante, la chevelure brune et flottante, est parfaitement dans son élément. Elle vit à Paris depuis vingt ans, quand son père, diplomate tunisien, s'y est installé après avoir parcouru les capitales européennes. Dans la Porte du soleil, où elle interprète la farouche et terrienne Nahila, la femme libre du héros combattant Younès, Rim Turki est une idoine Palestinienne, et la révélation du film. «Je suis tunisienne par mon père, espagnole par ma mère, qui a fui le franquisme pour s'installer à Tunis, et française de culture, dit-elle pleine d'allant. Dans ma vie, l'idée de frontière n'existe pas, ni géographique, ni culturelle, ni linguistique, ni religieuse. J'ai accepté le fait d'être différente partout...»

Actrice, elle a voulu l'être très tôt, au lycée, puis au cours Florent. Elle débute au cinéma à 22 ans, dans Ecrans de sable de Randa Chahal, un film libano-tunisien, puis continue dans Soltane El Medina de Moncef Dhouib, et décroche le prix du jeune espoir au festival des Trois Continents à Nantes (1993). On la retrouve aux côtés de Ben Gazzara dans Les hirondelles ne meurent pas à Jérusalem de Ridha Béhi, puis dans un petit rôle du Patient anglais de Minghella. Après un prix d'interprétation au Festival du Caire pour Keswa, c'est la traversée du désert. Quasi dix années sans tourner, mais à vivre et à travailler autrement, notamment par l'entreprise d'une thèse de sociologie sur la Sexualité des émigrées maghrébines e