Byambasuren Davaa incarne le renouveau du cinéma mongol. Et ce renouveau passe par... l'Allemagne. A 33 ans, la réalisatrice de l'Histoire du chameau qui pleure est toujours étudiante à l'école de cinéma de Munich, tout comme l'était, à l'époque du tournage, le documentariste italien Luigi Falorni qui cosigne le scénario et la mise en scène. C'est leur école qui a produit ce film qui fait actuellement le tour du monde, et représente même la Mongolie aux Oscars.
Réinsertion. Avec plus de 200 films à son actif, le cinéma mongol a paradoxalement été l'une des premières victimes de la démocratisation du régime. Lorsque le système soviétique dans lequel était insérée la Mongolie s'est écroulé, il a emporté avec lui toutes les structures d'Etat qui monopolisaient la création artistique. «Avant, on ne pouvait pas faire ce qu'on voulait. Aujourd'hui, c'est possible, mais il n'y a plus de budget», explique la réalisatrice. Depuis 1989, la production cinématographique est moribonde, entièrement tournée vers la télévision ou dépendant d'hypothétiques financements étrangers.
Le succès du Chameau..., même doté de sérieux coups de pouce étrangers, permet au cinéma mongol de retrouver des couleurs, et contribue à sa réinsertion sur la carte mondiale du septième art. «Cette année, sept ou huit productions étrangères ont été tournées en Mongolie. La Mongolie est devenue exotique, elle attire du monde... C'est l'occasion de travailler pour les techniciens mongols, et j'espère que ça aidera le c