Comment se porte le jeune cinéma polonais ? Tirant à hue et à dia, il fait aller, comme le montrent neuf films réalisés entre 2000 et 2003, avant l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne. A l'image du pays, il navigue entre deux eaux, deux époques, deux mondes. C'est peu dire que le sempiternel mais indémodable conflit des générations (ceux qui ont vécu sous l'ancien régime communiste et ceux qui sont venus après) est au coeur de la plupart de ces films. Mais ce qu'ils racontent le plus souvent, ce sont des histoires d'êtres perdus dans la Pologne d'aujourd'hui, solitaires, plutôt victimes, en mal de bonheur et de valeurs.
Rêve nébuleux. Une fille dans une ville grise. Un père flic et alcoolique, une éducation à l'ancienne (communion, chorale), elle entre sans enthousiasme dans une école de couture, en chie, se déniaise auprès d'une copine qui la vole, extirpe son amertume en maltraitant un handicapé, veut partir, fuir, mais avec quel argent ? Elle reste. Filmé en noir et blanc, Salut Terezka de Robert Glinski touche juste en racontant la vie dans une bourgade de la province polonaise où changer d'existence reste un rêve nébuleux. Le film doit beaucoup à ses acteurs, la jeune Karolina Sobczak et Zbigniew Zamachowski (le handicapé), l'un des meilleurs acteurs polonais actuels, que l'on a souvent vu sur les scènes de Varsovie.
Il tient aussi l'un des rôles principaux des Yeux entrouverts d'Andrzej Jakimowski. Un ancien prof revenu de tout vit dans une ferme abandonnée dont