Voici quatre courts métrages d'animations chinois des années 80. On prend plaisir à y observer la progression d'un insecte chasseur, dissimulant antennes et mandibules sous la ramure... et sous l'oeil perçant d'un non moins vigilant prédateur. On s'ébaudit aux exploits aquatiques d'un duo d'emplumés se régalant impudemment de poissons aux dépens d'un pisciculteur. La bouffonnerie rebondit quand une kyrielle de macaques, grimpant les uns sur les autres, se lance à l'assaut de l'astre lunaire, avant de s'abreuver de son reflet en culbutant cul par-dessus tête dans un étang.
On appréciera aussi, sur un tout autre ton, plus contemplatif dans la touche picturale, la parabole du maître et du disciple voguant au fil de l'eau : le vieux musicien parvenu sur l'autre rive offre son instrument à cordes au jeune pagayeur avant de poursuivre sa route vers les hauts sommets. On ne saurait trop recommander la vision de la Mante religieuse, puis de l'Epouvantail de Hu Jinqing, réalisés en papiers découpés, et articulés, à l'instar des Singes qui veulent attraper la lune de Zhou Keqin. Impression de montagne et d'eau, du talentueux Te Wei, est lui traité au pinceau (lavis et teintes aquarellées à la manière traditionnelle).
Ces quatre courts méconnus en dehors des festivals internationaux (même dans leur pays d'origine, pour non-conformité aux canons officiels) ont été produits aux studios d'art de Shanghai. Et le doyen Te Wei, peintre et calligraphe envoyé en «rééducation», demeure un nonagén