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Libération
Interview

Prélude à «Un couple parfait»

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Après «H Story», Nobuhiro Suwa tourne à Paris, avec la chef op Caroline Champetier. Echos de leur dialogue.
publié le 20 octobre 2004 à 2h39

L'aigle a vraiment deux têtes. Le cinéma ne vit qu'au travers de collaborations, d'unions : si on connaît bien le lien qui unit le cinéaste à ses acteurs, la fusion créatrice entre un cinéaste et son chef op reste un mystère. Sans doute parce qu'on a trop souvent pensé cette relation sur un mode univoque : l'un prêterait silencieusement ses yeux à celui qui pense, le plus généralement à voix haute. D'où l'envie, plutôt que de donner à lire un récit de tournage de plus (là où, de toute façon, on ne voit rien, cuisine où l'on ne sent rien), de faire entendre comment, derrière la caméra, des semaines avant le tournage, on s'imagine un film, comment s'invente un plan, comment se communique une image.

L'occasion était belle : Nobuhiro Suwa, passionnant cinéaste japonais post-antonionien (H Story, M/other), était tout le mois de septembre à Paris pour tourner son quatrième film, Un couple parfait, produit par Arte. L'histoire d'un couple dans sa désagrégation, avec Valeria Bruni Tedeschi, Bruno Todeschini, Jacques Doillon, Joana Preiss, Nathalie Boutefeu, Alex Descas... Et avec à l'image, pour la seconde fois après H Story, Caroline Champetier (chef op, entre autres, de Godard, Garrel, Jacquot, Gitaï, Rivette, Straub, Beauvois...).

Imaginez une séance de travail, un soir, dans un appartement où l'on entend la pluie tomber. Côte à côte, un cinéaste japonais, réservé mais réfléchi, et une chef op française que la théorie n'effraie pas. Une sorte de couple parfait.

Caroline Champetier.