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Libération

Quand le cadre explose

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publié le 27 octobre 2004 à 2h44

Nantes correspondance

A peine si l'on entend sa voix sur le plateau. Son premier long métrage, Sauf le respect que je vous dois, Fabienne Godet le tourne en douceur, mezzo voce. «Elle n'exige rien dans le rapport de force. Elle est dans l'essentiel. Très sensible, calme, décidée et toujours à l'écoute. Jamais figée dans une idée préconçue du scénario», dit Julie Depardieu qui incarne ici une journaliste aux trousses d'un homme en cavale.

«Souplesse». L'actrice se voit «comme une mouche sur le carreau», agitée, cherchant la sortie : «Au départ, mon rôle devait être tenu par un homme. J'apprécie cette souplesse de Fabienne, qui avait pourtant visualisé un type de comédien, pendant les deux ans de l'écriture du scénario. Elle n'est pas de ces réalisateurs qui ont fait tout le film dans leur tête.» La cinéaste dit avoir écrit «un film social qui raconte des choses», mais mené comme un polar. Un polar où les flics restent en arrière-plan, la journaliste prenant les devants, fouillant cet aléa d'une violence sociale sourde. Signée Dario Marianelli, la musique, «plutôt spirituelle, du côté des personnages», doit jouer en contrepoint. Autant d'intentions qui feraient pencher ce film d'auteur vers le drame social.

Il y a quatre ans, Fabienne Godet était psychosociologue à mi-temps. Pendant douze ans, dans des hôpitaux, elle a formé le personnel à l'accompagnement des mourants. Tout en menant ses projets de films. Trois courts de 1992 à 1996, et un moyen métrage, la Tentation de l'innoce