En janvier 1962, l'Américain James Blue, tout juste sorti major de l'Idhec (l'école de cinéma parisienne), achève les prises de vues de son premier film à Alger et dans la plaine de la Mitidja. Deux mois plus tard, le FLN et le pouvoir gaulliste signaient les accords d'Evian mettant fin à la guerre d'Algérie et préparant l'indépendance du pays. Le rapprochement entre les deux dates souligne l'intérêt historique des Oliviers de la justice, pratiquement invisible depuis sa sortie dans les salles françaises voici quarante-deux ans. Réalisée dans un style quasi documentaire «au milieu des bruits et de l'agitation de la ville», cette fiction sur un jeune pied-noir qui retourne à Bab-el-Oued alors que son père agonise est un témoignage précieux sur l'Algérie lors des derniers mois de ce que l'on appelait encore les «événements». La caméra de James Blue enregistre la présence pesante de l'armée dans les rues, une fouille au corps à l'entrée d'une épicerie, une opération de déminage aux allures de routine, les fermes cernées de barbelés et protégées par le contingent. Mais elle montre aussi, au-delà de la tension, que la vie continue, via le foisonnement multiethnique des marchés d'Alger, la détente des Européens aux terrasses des cafés...
Idéalisée. «Nous nous sommes tous efforcés metteur en scène, auteur, interprètes de nous effacer devant l'Algérie, qui est à la fois le sujet, le paysage et le principal personnage du film», expliquait à l'époque Jean Pélégri, auteur du roman q