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Libération

Godard fusionnel au Volcan

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Invité de la scène du Havre, il a présenté les films de sa «famille» et partagé ses visions de cinéma.
publié le 10 novembre 2004 à 2h57

Le Havre correspondance

«Qu'est-ce qu'une image ?» Samedi soir au Havre, Jean-Luc Godard, le cigare à la main, l'écharpe rouge au cou, et son ami l'écrivain palestinien Elias Sanbar, sont calés dans leur chaise, sur scène. Au-dessus d'eux, l'affiche de Notre musique. Au public qui s'est engouffré en masse dans la salle de la scène nationale du Volcan pour les écouter et converser, Godard dit d'abord : «La démocratie, c'est des maîtres qui parlent et des gens qui écoutent. Moi, je préférerais être de l'autre côté, et vous ici, à vous écouter.» Rires dans la salle. «On vient pour la bête», déplorait peu avant le cinéaste, se plaignant que, le plus souvent, c'était lui et non ses films que l'on venait voir. N'empêche. Plus d'une heure durant, les deux compères ont conversé. De «rapport à la réalité», de la «bonne image», du refus par les Palestiniens du statut de «victimes». Et de Picabia, Deleuze, Foucault, Jankélévitch. Les critiques de cinéma ont été critiqués, la «tristesse du cinéma» évoquée.

«Visite officielle». L'image, donc. Le point de départ de la rencontre, l'une de celles que le maître de Rolle pratique encore de temps en temps, comme un coup de coeur et malgré le mal de dos, était l'inauguration de l'exposition «Les Palestiniens. La photographie d'une terre et de son peuple de 1839 à nos jours» (1) conçue par Elias Sanbar à partir de son livre éponyme, paru en mars chez Hazan. Le directeur du Volcan, Alain Milianti, qui avait mis en scène Quatre heures à Chatila de G