L'un est roux, barbichu, et plantureux ; l'autre grand, maigre et sombre. Les deux, Pablo Stoll et Juan Pablo Rebella, font un couple à la Hardy et Laurel, version mélancolique. Ils sont uruguayens et ont 30 ans, avec un premier film remarqué à leur actif, 25 Watts (2001). Ils racontent Whisky, leur second long métrage, sur deux frères juifs, vieux garçons, s'inventant une histoire d'amour avec des chaussettes et une employée modèle. Pourquoi «Whisky» ? C'est le mot qu'on dit pour ne pas avoir l'air trop sinistre sur les photos, un cheese alcoolisé.
Les inséparables. «On s'est rencontrés à l'université, à 18 ans, en communication. On a tout fait ensemble depuis, scénarios, story-boards, courts, clips, pubs. Sur un tournage, on sépare les rôles, Pablo parle avec les techniciens, Juan Pablo avec les acteurs. Mais on prépare ensemble : on réfléchit avec les techniciens, les acteurs. C'est le même groupe depuis dix ans. On a un petit bureau, et on travaille là-dedans comme les Marx Brothers dans leur cabine ! On a des goûts en commun, des dégoûts aussi. La télévision, d'abord. Ce qu'on aime, c'est les Simpson. Au cinéma, il y a eu Delicatessen, qui fut un choc. Et puis Jim Jarmusch, notre héros.
Montevideo/Buenos Aires, et retour. «On n'a pas fondé le cinéma uruguayen ! Il y a eu des films avant nous, dès les années 20... Depuis dix ans, il y a deux ou trois films par an. Ce qui n'a pas changé, par contre, c'est l'attitude du gouvernement : pas d'argent pour le cinéma. Mais, quand