Uzerche (Corrèze)
envoyée spéciale
En Corrèze, on aime casser la croûte. Et pendant ces casse-croûte, on parle documentaire, ceux diffusés dans les granges de paysans passionnés de cinéma, dans les salles polyvalentes des petites communes ou les salles municipales. Ce soir, l'association Musica Dreibidas programme au Rex d'Uzerche, en exclusivité française, le film de Tahani Rached, Soraïda, une femme palestinienne, dans le cadre du Mois du film documentaire. Aidé par Peuple et culture, une association créée juste après la Libération par une poignée de jeunes militants qui diffusaient des films dans les usines, un réseau de huit lieux s'est récemment constitué dans ce département rural. Près d'une centaine de documentaires ont, au total, été visionnés, décortiqués et commentés depuis trois ans.
«Loin de notre univers.» En 2001, Peuple et culture organisait un mercredi sur deux des projections dans un cinéma de Tulle, préfecture de 15 000 habitants. Yves et Sylvette Lidove, éleveurs de vaches limousines, s'y rendent, mais la fatigue du travail de la ferme prend le dessus sur leur soif de culture et leur curiosité naturelle : «Le soir, on n'est plus bons à rien», résume Yves. Le couple a également reçu dans sa grange de 24 mètres de long sur 8 mètres de large l'exposition de photographies de Marc Patault sur la Corrèze. «Le photographe avait pris en photo des gens un peu atypiques comme nous, raconte le paysan pas loin de son cantou, la grande cheminée de sa salle à manger. Nous