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Libération
Critique

Oshii n'est pas chien

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Suite baroque de «Ghost in the Shell», «Innocence» abuse un tantinet du spectaculaire.
publié le 1er décembre 2004 à 3h15

Un ponte de la politique a été sauvagement assassiné par sa maîtresse, manufacturée 100 % cybernétique. Batô le cyborg, mi-homme mi-machine mais balèze, mène l'enquête. Tel est le thème de ce fait divers de l'an 2032 traité image par image. Un film d'animation à la fois hyperréaliste et fantastique, associant le dessin bidimensionnel à l'imagerie de synthèse.

Robots en rébellion. Sélectionné en compétition à Cannes en même temps que le Shrek 2 de DreamWorks, bénéficiant d'un accord de distribution avec le même producteur californien, Innocence de Mamoru Oshii, est lui-même le second volet de son glorieux Ghost in the Shell, librement adapté d'un non moins fameux manga éponyme de Masamune Shirô.

Les fans de la japanimation auront plaisir à retrouver leur détective favori, monumental et morose, confronté à d'autres crimes perpétrés par des robots en rébellion, possiblement manipulés par une puissance étrangère. Des forfaits énigmatiques et difficiles à élucider dans un environnement techno-futuriste. Fidèle au style urbain de son premier opus, qu'il qualifiait de «gothique chinois», Mamoru Oshii a cette fois trouvé en partie son inspiration dans la métropole new-yorkaise (combinant les hauteurs de Manhattan au pittoresque de Chinatown). Devisant sur la condition humaine (ou machinale) avec son adjoint Tagusa (à 90 % en chair, donc représentatif du spectateur moyen), notre baroudeur plusieurs fois blessé puis bardé de prothèses n'en demeure pas moins en quête d'un amour impossibl