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Libération
Critique

La satire turque cartonne

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«G.O.R.A.», avec l'humoriste Cem Yilmaz, plébiscité à domicile et en France.
publié le 8 décembre 2004 à 3h23

Sans Cem Yilmaz dans le PAT (paysage audiovisuel turc), on en serait réduits à regarder la Turquie par la seule lucarne de la politique. Depuis trois semaines, le Coluche turc rameute le public français avec son G.O.R.A., premier film de science-fiction turc. Il n'a pas été réalisé uniquement dans l'esprit d'en faire une réussite technologique anatolienne, mais surtout une satire sociale qui passe au crible tout ce qui dans la Turquie d'aujourd'hui mérite d'être tourné en dérision. L'histoire est simple : «Arif est un personnage à multiples facettes. Il est vendeur de tapis en Cappadoce, guide touristique quand il le faut et, à l'occasion, vendeur de photos d'ovnis qu'il bricole lui-même... Un jour, les photos truquées deviennent réalité : Arif est enlevé par des extraterrestres ! Il se retrouve alors embarqué dans un vaisseau spatial en compagnie d'autres hommes venus de douze pays différents...»

Surprise. Premier bilan, deux semaines après sa sortie, le film réalise 3 millions d'entrées en Turquie. En France, ces dernières années, le distributeur Ali Inan (Too Cool Production & Distribution) voulait faire connaître coûte que coûte la production cinématographique populaire de son pays. Avec simplement huit copies, c'est 13 000 personnes qui ont déjà vu G.O.R.A., créant notamment la surprise au Grand Rex, à Paris.

Pour les Turcs, Cem Yilmaz a révolutionné la tradition du meddah, un raconteur d'histoires qui parcourt les villages et qui, une fois célèbre, peut se retrouver sur