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Libération
Critique

«Bollywood» fait la noce

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publié le 22 décembre 2004 à 3h35

Autant être clair : ce film n'est pas cérébral. C'est un cocktail à bulles multicolores, pour l'hiver, les fêtes, et les jours où l'on n'a pas envie d'être spécialement intelligent. Avec Coup de foudre à Bollywood, en plus, on a l'alibi de la distanciation, de l'humour et du folklore au troisième degré, ce qui permet de sauver l'honneur. L'argument est inspiré de Jane Austen (Orgueil et préjugé actualisé), mais avec une gaieté parodique que le titre anglais (Bride and Prejudice, «fiancée et préjugé») résume d'une cabriole. Voilà qui est à la littérature romantique ce que la comédie musicale est à l'opéra. Et à la comédie musicale, un avatar déjanté né d'une orgie endiablée entre Busby Berkeley, les délires bollywoodiens et la musique disco.

Aucun ingrédient ne s'y donne authentiquement pour lui-même et tous en prennent un relief démultiplié. Ça chante, ça danse, dans une explosion de couleurs et de sons attachés aux saris virevoltants d'un essaim de beautés papillonnantes conduites par la belle Aishwarya Rai. Elle joue une jeune Indienne émancipée qui se trompe d'amoureux mais se rattrape et réussit un mariage d'amour doré sur tranches. Toutes les conventions y sont, dans le pur respect de la morale conventionnelle. Assorties d'une pincée d'esprit féministe et agrémentées d'un clin d'oeil ironique sur la «liberté» des mariages à l'occidentale.

Gurinder Chadha, la réalisatrice, d'origine indienne, née au Kenya et élevée dans la banlieue de Londres, revendique un film conçu «ni