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Libération
Critique

Dans la mêlée communautaire

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Un docu dense et exigeant sur les conflits et «haines» entre juifs et maghrébins français.
publié le 22 décembre 2004 à 3h35

«Je suis français d'origine juive polonaise, né dans une famille athée où le porc faisait figure de plat ordinaire.» D'emblée, à l'entrée de ce film qui fouille et fouaille la mêlée française des affrontements communautaristes, Daniel Kupferstein pose son identité. Celle d'un homme qui ne renie pas ses origines, mais n'entend pas s'y enfermer. Et qui, pour combattre la haine ­ «toutes les haines», insiste-t-il ­ refuse la politique de l'autruche.

Coupe. C'est un documentariste engagé, qui a déjà près d'une quinzaine de films à son actif, dont un sur le massacre des manifestants algériens à Paris, le 17 octobre 1961. L'Amitié plus forte que la haine, le quatorzième, devait passer à la télévision. Au jour de la programmation pourtant, ce n'est pas ce documentaire-là qu'on a vu. «La chaîne Odyssée nous avait passé commande d'un 52 minutes, raconte le réalisateur. Dès le début, j'ai vu que ce cadre serait probablement trop juste. Lorsque nous sommes arrivés avec notre 82 minutes, nos interlocuteurs l'ont pourtant trouvé bien. Mais quand Gérard Carreyrou l'a visionné à son tour, ils m'ont dit qu'il l'avait trouvé "trop politique" et voulait qu'on le raccourcisse en le centrant sur ce qu'il y avait de positif : l'amitié. En raison de nos contraintes économiques, je me suis incliné : j'ai coupé, supprimé la haine, retitré l'Amitié est la plus forte. Et le résultat ne correspondant plus à ma problématique... j'ai enlevé mon nom du générique.»

Cette sortie salle, conforme, elle, à la v