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Libération
Critique

Fâcheusement raté

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Huppert et Frot perdues dans la caricature.
publié le 22 décembre 2004 à 3h35

Le titre, comme l'affiche, triche. Ce qui est fâcheux. Contrairement à ce que l'on nous prévend, les deux soeurs qui monopolisent l'attention ne sont pas brouillées, juste foncièrement antagoniques. A un point tel, d'ailleurs, que le film achoppe d'emblée sur la caricature. Risible, certes, mais pas au sens escompté.

Car dès l'introït, ça coince : contrainte comme jamais, Isabelle Huppert, en bourgeoise racornie ­ même son mari et son fils sont traités comme des sacs poubelles ­ confirme à ses dépens que le registre humoristique et elle feront toujours deux. Quant à Catherine Frot, scotchée dans un énième rôle de gourdasse (bon fond, mais si premier degré qu'elle en devient infréquentable), observer qu'elle patauge dans l'autoparodie est un truisme. Base du récit, la première, Parisienne oisive oscillant entre rendez-vous chez le coiffeur et vernissages, héberge pendant quelques jours la seconde, esthéticienne au Mans, prétexte à des situations «cocasses» dignes de Jean Lefèvre dans Un idiot à Paris (1967).

Une fois ce choc des cultures scénaristiquement pressuré, la néophyte Alexandra Leclère, comme consciente de l'impasse dans laquelle elle s'est enfoncée, dévie vers un mode plus grave qui ne fonctionne pas mieux. La mégère cache en elle un passé douloureux et un présent guère plus rutilant. L'ennui, c'est que ce deuxième aspect est exploité avec un tel manque de doigté que les deux ou trois moments «pesants» censés éclairer et rehausser le propos parviennent surtout à le pl