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Libération

Sitgès stressant à souhait

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A retenir notamment, l'inquiétant «El Habitante Incierto» et les marionnettes de «Strings».
publié le 22 décembre 2004 à 3h35

Sitgès envoyé spécial

Quasiment tous les films fantastiques et de terreur du festival de Sitgès 2004 sont intéressants. Il y a ceux qui sont plastiquement étonnants, ceux qui charment par l'originalité du script, par l'histoire... ou par les moyens mis en oeuvre.

Il y en a même un qui commence platement et vire au quasi-chef-d'oeuvre au moment où on allait décrocher : El Habitante Incierto de l'Espagnol Guillem Morales. On y suit les heurs et malheurs d'un jeune architecte qui habite une maison immense et que sa compagne quitte : elle en a marre de vivre dans ce labyrinthe avec ce type étrange que la paranoïa submerge. Jusque-là, film sans surprise, à la limite du cliché. Mais la suite, légère et inquiétante, et la fin, noire, sont très impressionnantes. El Habitante Incierto est un des rares films de Sitgès où la manière (la mise en scène, vive et précise) est à la hauteur du script.

Strings d'Anders Ronnow Karlund est une autre surprise. D'abord visuelle. Les marionnettes à fil qui peuplent l'écran et racontent cette histoire sont superbes. Ensuite, on découvre la façon originale dont le scénariste-réalisateur utilise les fils comme des protagonistes à part entière. L'idée lui serait venue dans un avion à 10 000 mètres d'altitude : comment serait notre existence si nos vies étaient gérées avec des fils depuis le ciel ? Dans cette saga royale pleine de massacres, de trahisons et de combats, nous apprendrons que les marionnettes se suicident en coupant simplement le fil princip