Ce n'est que parce qu'on nous les offre en un seul bouquet qu'il faut absolument trouver des accointances entre Marseille d'Angela Schanelec, Voyage scolaire de Henner Winckler et En route de Jan Krüger, trois films allemands que leur distributeur français a liés au motif qu'ils ont été produits par la même maison berlinoise, Schramm Film. Prudence aussi sur leur devenir sirène d'alarme, pour annoncer la venue d'une seule nouvelle vague. Certes, depuis quelques années, des films allemands nous remontent le moral et nous vengent de ce que la production courante nous a infligé pendant des années quand elle oscillait entre sinistre pochade (les Bavarois font du ski à Ibiza), psychologisme grotesque (mon âme, ma déchirure) et révision historique plus que discutable (Good bye Lénine, bonjour Hitler...).
«Nouvelle vague»? Pour ne citer que les meilleurs de ces films dits de relève : Halbe Treppe (Grill Point) d'Andreas Dresen, le Bois lacté (Milchwald) de Christoph Hochhäusler, Au loin les lumières (Lichter) de Hans-Christian Schmid, la Sécurité intérieure (Die innere Sicherheit) de Christian Petzold ou le Beau Jour (Der schöne Tag) de Thomas Arslan. En notant aussi, comme une singularité culturelle unique en Europe, que beaucoup d'auteurs du jeune cinéma allemand sont issus des deuxième et troisième générations d'immigrés turcs. Parmi lesquels Yüksel Yavuz (Petite liberté/Kleine Freiheit), Idil Uner (Les amants de l'hôtel d'Osman/Die Liebenden vom Hotel von Osman), et Fatih Akin (