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Libération
Critique

La France du moral tout en bas

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Un documentaire où des citoyens commentent l'action du gouvernement Raffarin.
publié le 9 février 2005 à 0h27

Ça remonte à quand la dernière fois que vous êtes tombé sur une image politique ? Sarkozy chez Drucker (ils étaient huit millions) ou chez Fogiel dimanche, ou Raffarin, toujours chez Drucker, déclamant, le ridicule ne tuant plus, que «oui, Lorie est politique, engagée et diffuse la positive attitude»... C'est par le même Raffarin que commence le tract militant de Stéphane Arnoux, la Carotte et le Bâton. Avec une telle parole en début de film, on comprend vite de quelle carotte et de quel bâton il s'agit. L'affaire d'Arnoux consiste à donner une heure vingt de micro ouvert à tous ceux qui ont le sentiment, au fil des mois, de l'avoir dans le baba. Du coup, ça fait du monde, entre les intermittents, les chercheurs, les médecins urgentistes, les précaires : la caisse de résonance en est presque trop serrée. Mais, dans le même temps, la concentration des mots et des maux, leur accumulation, et l'absence avérée de dialogues, donnent vite la température d'une France 2004-2005 qui n'est pas au mieux de sa santé citoyenne.

Pour analyser une à une les réformes du gouvernement actuel, Arnoux a fait appel à des intervenants parfois connus dans le milieu associatif ou syndiqué (la couleur politique est proche, disons, de AC!, voire de la CNT, sinon de SUD), même si, le plus souvent, il s'agit juste d'anonymes («citoyens» serait le mot revendiqué), gens de théâtre, thésards ou documentalistes en CDD qui en ont simplement marre, et qui continuent à vouloir se poser des questions.

A l'except