Henner Winckler et Florian Koerner von Gustorf sont deux jeunes Allemands dans le vent. Le premier est cinéaste, auteur de Voyage scolaire, découvert à Belfort voici deux ans, l'un des films-emblèmes du renouveau outre-Rhin. Le second est producteur, il codirige Schramm Film à Berlin, la petite société qui a lancé la plupart des jeunes auteurs de la Berliner Schüle depuis une dizaine d'années. Les deux étaient de passage à Paris pour évoquer la «nouvelle vague allemande».
Que pensez-vous de ce terme de «nouvelle vague» à propos du cinéma allemand actuel ?
Florian Koerner. Cette référence sert à nommer un certain genre de film, entre lesquels on peut constater des points communs: ils sont allemands, réalisés par de jeunes cinéastes, et cherchent à raconter des histoires d'aujourd'hui selon un mode particulier où l'étrange joue avec le quotidien, des films où l'histoire n'est pas tout. Leur rythme est différent. Il est difficile d'en dire davantage sur les points communs de ces films, une vingtaine tout au plus, sinon qu'ils se ressemblent par leur manière de s'affranchir du cinéma commercial.
Henner Winckler. Il faut aussi se demander qui a inventé cette étiquette. Il s'agit d'un nom forgé par le distributeur français de nos trois films, Voyage scolaire, Marseille, En route. C'est un coup de projecteur qui fait référence immédiate pour le public français : nouvelle vague = renouveau = curiosité.
C'est une sorte de péché mignon de la cinéphilie française...
F.K. Cela exprime le bes