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Libération

«Constantine». «Mon beau-père...»

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par BAYON
publié le 23 février 2005 à 0h42

Constantine n'est pas mal. Constantine : le nom du film et du personnage de comics (encore un) que Keanu Reeves incarne. Pour changer des Matrixeries, Constantine nous rend un Keanu d'allure Mnemonic ­ son meilleur rôle, en 007 quantique à puce. On a connu Keanu adipeux, Presleyïsant, le revoilà affûté. Et même restylisé par certaine apparition californienne récente sur Norton 88 ­ à blason rouge, et cavalière en croupe. John Mnemonic Constantine est un mort vivant intenable, comme tels d'entre nous ayant eu le privilège douteux de décéder (arrêt du coeur, coma) pour revenir comme si de rien n'était (certains deux fois).

Le CV de Constantine, très particulier, comme ses fonctions (contrôleur du mal ­ anges et démons confondus en engeance «hybride»), fournit prétexte à quelques scènes senties, somnambulismes d'apocalypse. Les retables infernaux, assez postnucléaires, sont réussis ­ plus que les effets spéciaux de happement spatio-temporels en cyberpropulsion, cent fois vus par tout le monde, en bande-annonce déjà.

Lucifer paraît. Sa lecture des écrits révélés comme tissus d'insanités rejoint celle de Constantine: «Gabriel, you're insane» est la réplique du film, lancée par le héros las des fumisteries millénaristes attardées, à l'ange de la fable ­ bizarrement ailé, pour finir.

Les gens sont contents, il faudrait être bien bégueule pour bouder leur plaisir : Mon beau-père, mes parents et moi est un film de boulevard vaguement ethnique, enjoué, moral, capitalisant sur un Beau pèr