La ligne 14 du métro fait courir sous Paris de longs boas rigolos. L'animal va si vite, fait valoir Serge Toubiana, directeur général de la Cinémathèque, qu'il ne faudra aux habitués des salles Chaillot et Grands Boulevards qu'une dizaine de minutes pour rejoindre les nouvelles salles de Bercy en partant du centre de la capitale.
Pour l'équipe de la Cinémathèque française, le trajet sera sensiblement plus long : sept mois environ, si tout va bien. Car si la salle historique du palais de Chaillot et son annexe du boulevard Bonne-Nouvelle ferment définitivement fin février, les quatre salles de la nouvelle Cinémathèque, au 51, rue de Bercy, ouvriront, elles, au plus tôt fin septembre. «C'est un choix, dit Toubiana. Nous avons besoin de ces quelques mois pour préparer l'ouverture, pour que les projectionnistes puissent se former au nouveau matériel.» Projecteurs film 16 et 35 mm, mais aussi projecteurs numériques.
Dernières séances. Avant d'allumer ces nouvelles lumières, on éteindra les anciennes avec une grosse larme et de solides «dernières séances». A Chaillot, le 27 février, la programmation officielle s'achèvera sur Histoire(s) du cinéma, de Godard. Mais la toute dernière projection (sur invitation) sera pour un film en avant-première, le Couperet de Costa-Gavras, «manière de rester sur un au revoir».
La salle était ouverte depuis 1963. Le Trocadéro n'était pas la porte à côté, et ces lieux à l'architecture intimidante donnaient au cinéphile l'impression d'aller à la messe :