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Libération
Interview

Mes dates clés, par Damien Odoul

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publié le 23 février 2005 à 0h42

1972. A 4 ans, je reçois mon premier et unique diplôme : le 50 m brasse en mer.

1976. Je commence la lutte. Plus tard le rugby. Mes parents divorcent.

1977. Mon grand-père meurt. C'est la première fois que je vois un mort de près. Grand Chelem de l'équipe de France : Rives est un joueur incroyable qui me fascine. Comme plus tard, dans un autre style, le génial Ali.

1980. J'écris mes premiers poèmes, un carnet lourd, noir et débridé. Je déprime. Je redouble la quatrième, viré du collège. Seules issues : les jésuites ou les fusiliers marins. Je choisis les premiers. Il y a de jolies filles : «Le coq entre dans la basse-cour.»

1981. Ma mère vend des machines à laver aux Nouvelles Galeries. Elle vote pour Mitterrand parce qu'il lui fait penser à son père. J'ai trois passions : la masturbation, le groupe Gun Club et François Villon. Je déteste les roses.

1983. Première fugue. J'écoute Ferré qui chante les poètes. Après une errance en Irlande, je décide de mettre une apostrophe à mon nom, O'doul. Passion pour Emma.

1985. Je joue au théâtre dans une pièce élisabéthaine de Marlowe mise en scène par Yves, «mon vieux frère». Tournée à Prague et en Pologne. Découverte d'un autre monde. A mon retour, une compagnie professionnelle m'engage. Je continue mes études en parallèle avec ma profession de comédien. Je découvre Kantor et Carmelo Bene.

1986. J'achète avec mon premier salaire un appareil photo. Je photographie en N & B des usines en démolition et des jeunes filles nues. Je m'initie à la m