Une façon radicale de situer la vastitude du problème posé par le cinéma dit X consiste à s'en tenir à la rigueur très hard des chiffres bruts : le porno, combien de divisions ? Aujourd'hui, le cinéma hollywoodien standard, réputé le plus puissant du monde, produit un maximum d'environ 400 films par an. Pendant ce temps, dans ce même grand et beau pays, l'industrie du cinéma porno en produit à peu près 10 000... Aux Etats-Unis toujours, plus de 700 millions de cassettes et DVD porno sont loués chaque année et les revenus générés par l'industrie du cul dans sa globalité (films, magazines, télévision, Internet) sont estimés entre 10 et 14 milliards de dollars (de 7,5 à 10,5 milliards d'euros). Un chiffre dont le New York Times a calculé qu'il était non seulement supérieur à celui de l'industrie hollywoodienne classique mais qu'il devançait aussi celui du football, du basket et du base-ball professionnels réunis ! Face à un tel stakhanovisme, qui pourrait encore prétendre que la profession du X est un ramassis de branleurs ?
Foucault. En France, le cinéma porno échappant à la tutelle du CNC, aucun chiffre fiable n'est donc disponible, mais on estime néanmoins que les proportions sont équivalentes. Le paysage télévisuel lui-même est fort éloquent sur ce point : pas plus tard que samedi dernier, autour de minuit, une bonne douzaine de films pornos s'infiltraient sur les canaux satellitaires et câblés du spectateur français. Un tel rapport de force devrait suffire à prendre, ne ser