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Libération
Critique

Ça tourne à la catastrophe

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Le sacerdoce de cinéastes amateurs relaté dans deux documentaires belges farfelus.
publié le 2 mars 2005 à 0h48

Drôle de coïncidence belge. Deux documentaires sur le cinéma en provenance du plat pays débarquent en même temps en France. Simple hasard, jure-t-on. Peu importe. Ne faites pas de cinéma ! d'Oren Nataf et Cinéastes à tout prix de Frédéric Sojcher n'ont de contradictoire que le titre puisqu'ils dessinent, dans un bel ensemble, les mille et un visages du Ed Wood nouveau, le «plus mauvais cinéaste du monde».

Ne faites pas de cinéma ! relate ce qui restera comme le plus calamiteux tournage de l'histoire. Le second documentaire retrace, lui, les prolifiques carrières de trois cinéastes amateurs belges.

Cataclysme. Le film de Nataf est une belle aventure. Le producteur Marc Levie, 65 ans, concrétise un rêve de vingt ans et quelques millions : tourner le Festin de la mante (série double Z écrite en dix-huit ans). Il engage Nataf comme assistant metteur en scène. En parallèle, ce dernier filme ce qu'il dit être à Levie le making-of de son cataclysmique tournage. L'Acid (Association pour le cinéma indépendant) présente Ne faites pas de cinéma ! à Cannes. Levie voit le documentaire et décide de le coproduire, réalisant dans la foulée un autre rêve : parader sur la Croisette. Nataf filme avec une cruauté attentive ce réalisateur qui se cogne dans les projecteurs et oublie la moitié des plans à tourner («On verra au montage...») Mais l'ex-assistant surprend aussi la magnifique et donquichottesque candeur de Marc Levie (braillant du bas de sa colline wallonne : «Avec le scope, on se croira