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Libération

L'Afrique francophone au bout du rouleau

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Les professionnels se sont réunis à Bamako, à la recherche de solutions.
publié le 2 mars 2005 à 0h48

Comment ça va l'Afrique, avec son cinéma ? Pas bien, docteur. Dans l'espace francophone subsaharien, au moins, c'est marabout et bouts de ficelle pour assurer la survie des images. Réunis à Bamako les 24 et 25 février (1) par Souleymane Cissé, empereur du cinéma malien, des professionnels d'Afrique de l'Ouest se sont penchés sur ce moribond. Nombre de films produits : quatre ou cinq par an. Des salles pour les voir ? Certains pays n'en ont plus ; là où elles existent, elles périclitent. Système de distribution ? Inexistant.

Le cinéaste africain est condamné à «l'invisibilité», se désole le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun. On fait des films, les Africains ne les voient pas. Le cinéaste, lui, devient, selon Haroun, «un enfant de la rue» qui «tend la sébile aux institutions internationales». Et les Etats se gardent bien de protéger leurs cinémas nationaux. «On se demande s'ils ne le font pas délibérément, car les cinéastes sont souvent trop subversifs à leurs yeux», assure Haroun.

Poids lourd. Des solutions ? On se tourne vers l'exemple du Nigeria. Un poids lourd, décrit par le producteur Bologun, prénommé Mohammed Ali ­ qui cogne dur. Combien de divisions, le Nigeria ? 50 films tournés par mois en vidéo, 600 réalisateurs, un marché de 120 millions d'habitants, avec 70 télés à fournir. Le système, surnommé Nollywood, se révèle difficilement transposable. Mais il y a des idées à prendre. Tout est tourné en vidéo, ce qui permet du répondant : «Au Togo, on serait déjà