Wes Anderson, 36 ans, né à Austin (Texas), New-Yorkais d'adoption, dandy décalé, ami de la star Owen Wilson, rencontré à l'université d'Austin, études de philo, francophile, répond aux questions de Libération en sirotant une camomille.
Comment avez-vous écrit la Vie aquatique ?
Noah Baumbach le coscénariste et moi sommes amis depuis des années. On a le même âge, on aime les mêmes livres, les mêmes films, étrangers en particulier, et l'on s'est mis spontanément à écrire toutes sortes d'embryons de projets, des notes éparses... On s'est vus tous les jours dans un restaurant new-yorkais, on parlait, inventant dialogues et situations. Je prends tout en note dans un carnet. Après, chez moi, je tape les éléments de la journée au propre et le lendemain, on retravaille dessus.
Pourquoi un restaurant ?
C'est moins anxiogène que d'être chez soi ou dans un bureau. Et c'est plus simple, on n'est pas obligé d'engager un cuisinier, d'acheter de la nourriture, on fait un signe : «Un autre café s'il vous plaît» (en français, ndlr) et on peut continuer à travailler.
Comment définiriez-vous votre humour ?
Il y a deux aspects : gags visuels et dialogues. Nous essayons toujours de trouver des réparties inattendues, décalées par rapport à la situation. Nous essayons aussi de développer des scènes très économes, offrant plusieurs niveaux de lecture. On dégrossit chaque séquence en concentrant les informations et les nuances par des moyens poétiques et en y mettant le plus d'imagination possible. Il y a