Rennes envoyé spécial
Après une édition consacrée l'an passé à Marseille, le festival Travelling de Rennes a mis à l'honneur, du 26 février au 8 mars, Helsinki, la capitale finlandaise. Hormis les frères Kaurismaki, Aki et Mika, le cinéma finlandais est pour le public français bien plus qu'une énigme : «Les distributeurs ont, depuis longtemps, décidé qu'il ne devait y avoir qu'un réalisateur talentueux par pays, remarque Hussam Hindi, le directeur artistique du festival. Chaque année, nous essayons de montrer qu'il n'y a pas que Wenders pour l'Allemagne, Chahine pour l'Egypte ou Kiarostami pour l'Iran. La Finlande possède une industrie cinématographique vivante.»
Une dizaine de films y sont chaque année réalisés. Travelling en a montré une petite centaine, relevant du patrimoine (de l'après-guerre aux années 70) ou tournés début 2000 et regroupés dans des rétrospectives (Jarmo Lampela, notamment), ainsi qu'une carte blanche laissée à la cinémathèque d'Helsinki.
Dans cette filmographie hantée par la vodka, les femmes, le tango et le suicide, Huit Balles meurtrières, tourné en noir et blanc par Mikko Niskanen en 1972, fait office de référence. Pour les réalisateurs présents à Rennes, c'est un chef-d'oeuvre montrant la Finlande dans ses particularismes, débarrassée de la tutelle russe. Est-ce l'hiver et ses tonnes de neige, ou le désespoir de ces agriculteurs vivant en pleine forêt qui rend ce long métrage aussi singulier que profondément addictif ? Huit Balles meurtrières est une