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Critique

«Trans» figures

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Le duo Klonaris-Thomadaki projette ses formes hybrides.
publié le 16 mars 2005 à 0h59

Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, étude de cas. Depuis trente ans, ces deux femmes, d'origine grecque (l'une est née au Caire, l'autre à Athènes) et vivant à Paris depuis 1975, travaillent ensemble des formes «trans» : entre cinéma expérimental, installation et performance, entre autoportraits et pédagogie. Elles furent parmi les premières à concevoir l'exposition de leurs films, réalisés comme de l'art. Depuis la production (le Super 8, puis la vidéo, enfin le numérique leur a permis un financement perso) jusqu'à la distribution, elles assument tous les rôles : tournage, éclairage, montage, projection, voire colloques ou publications (avec leur institut Astarti). Cette approche hybride, étiquetée «féministe» dès les années 70, se retrouve également dans leurs sujets, abordant les rives de la mythologie, de l'intersexualité (avec les figures de l'hermaphrodite ou de l'ange) ou de l'interaction art et science.

Ainsi, le cycle fleuve de l'Ange, débuté en 1985, fut construit autour d'une photographie médicale d'hermaphrodite, brûlée chimiquement ou irradiée électroniquement, puis mise en espace dans des environnements multimédias. Quelques éléments sont présentés à Créteil. A l'affiche, le film portrait Selva (1981-1983) et la chorégraphie filmée intitulée Chutes. Désert. Syn (1983-1985), deux ouvrages originellement en Super 8, restaurés et «gonflés» en 35 mm, par les Archives françaises du film. Leur entrée au patrimoine fait ainsi l'actualité de cinéastes dont la pertinen