N'était Travolta, Be Cool, archinullité tarentinesque (cyberpléonasme), mériterait omission polie. Travolta règne donc, mais sur quel néant... L'action pulp-fictionesque est si abrutie, le dialogue si platement vulgaire, comme l'ensemble du prétexte show-biz ou du casting, le film en somme, ambitionné arnaque énorme, est un tel avorton que le blason de Travolta lui-même, après le honteux Piège de feu, en sort piqué.
Travolta n'est pas seul en cause. Sans même noter la contre-performance normale d'Uma Thurman, de plus en plus repoussante sous la paillasse qui la coiffe, on souffre pour Harvey Keitel : le «duelliste», réduit à panouiller ainsi du sous-Affranchis à perpète. James Woods, le temps d'être fumé, joue faux à hurler. La Star is Born irrésistible de revue est n'importe quelle gniasse Star Ac à voix de veau r'n b . Le cliché gangsta ou mafia russe vole bas. Le spectateur sort très déchu.
Avec Suspect Zero, le moral remonte un peu. On songe soulagé au sésame critique : «Un début, un milieu, une fin, cela seul fait déjà un film admirable.» En l'occurrence, un psycho-thriller petit budget comme on aime. Distribution au poil (Aaron Eckhart beau flic migraineux, Ben Kingsley en Beast récidiviste, Carrie-Anne Moss), jeu de pistes gore à la 7even à travers l'Amérique profonde (Albuquerque), intrigue relevée de paranormalité FBI à la Mandchurian Candidate : le tout, verrouillé d'un concept ficelle, le «suspect zéro», est signé Zak Penn. Tiens ? Kézaco, Zak ? La co-star ultra-sus