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Libération

Sept semaines sans Balsan pour les orphelins d'Ognon

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Le 10 février, cette figure de la production indépendante se donnait la mort, laissant sa société avec huit films en chantier.
publié le 30 mars 2005 à 1h13

«Le producteur est le premier ami d'un film. Mais un drôle d'ami», a dit Jean-Luc Godard. Alors quand l'ami meurt, ça fait mal. La mort volontaire du producteur Humbert Balsan, le 10 février, continue de propager sa tragique onde de choc dans le petit monde de la production artisanale française, qui s'identifie largement aux déboires financiers qui ont pu le tourmenter. Le producteur prolifique des Orientaux Chahine, Suleiman, Nasrallah, Bagdadi et d'innombrables Français (dont de nombreuses femmes : Veysset, Rouän, Moreau ou le dernier film de Claire Denis) n'était pas simplement un cinéphile passionnel et passionné. Expert en montages périlleux, il était aussi un fin analyste de la situation mondiale du cinéma d'auteur. En disparaissant, Balsan laisse sa boîte de production, Ognon Picture, avec un planning chargé de huit films en cours, à tous les stades de la production : l'Intrus de Claire Denis (sortie le 4 mai) ; Il sera une fois de Sandrine Veysset (en montage) ; Travaux de Brigitte Rouän et Manderlay de Lars Von Trier (en postproduction) ; Un ami parfait de Francis Girod et l'Homme de Londres de Béla Tarr (en tournage) ; Je viendrai seul de Mia Hansen-Løve et Beaumettes de Gabriel-Julien Leferrière (en préparation). Que vont devenir ces films orphelins ?

Grincements. Dès le 13 février a lieu la première réunion de crise chez Ognon Pictures. Autour de la table siègent Donna Balsan, ses avocats, des représentants d'Arte, du Centre national du cinéma (CNC), de Coficinéma