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Libération

«L'Antidote»

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par BAYON
publié le 6 avril 2005 à 1h33

On peut dire que la mort de Villeret est plus «drôle» que celle du collègue pas rigolo du Vaticon. Quel finale. Non seulement Villeret était le Boudu qu'il fallait, mais en attendant les Ames grises (les Parrains, les Temps du Porte-Plume...), après la bonne surprise Iznogoud, voilà donc le bonhomme, plus que jamais triomphal post-mortem, dans l'un de ses classiques : l'Antidote.

L'antidote, c'est lui ­ autrement dit le «grigri», «la grosse gélule», «Boubi» (nounours) aux gros yeux tristes increvables ­, Jacques Villeret en oeuvre.

Le partenaire de haute volée du jour, du «con» de service (du fameux Dîner), est le toujours efficient Clavier, retour de Corse ­ soit Iznogoud comme devant, si l'on songe que Clavier est le sosie de Sarkozy sosie d'Iznogoud.

L'argument bouffe de l'Antidote est bien servi : un maître du monde (mi-Sarko donc et mi-Messier), rattrapé par l'angoisse, développe un symptôme psychorigide très handicapant de perte de contrôle du langage : bégaiement, aphasie, et autres bafouillis battologiques.

Pour cet homme de communication, dont l'empire capitalistique se trouve du coup menacé, le salut va se présenter sous la forme inopinée d'un antidote vivant : Morin (Villeret). Soit un obscur comptable, dont le plaisir coco (il est au PC) dans la vie, outre la pêche, est de boursicoter en petit actionnaire empêcheur de tourner en rond d'AG ­ ce qu'il résume : «La bourse ou la gaule» sans faire rire personne. D'une opposition de caractères archiclassique, entre pète-se