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Libération

L'ami américain

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Richard Pena, président des «Rendez-vous with French Cinema» à New York, défend mordicus la production hexagonale.
publié le 13 avril 2005 à 1h45

New York de notre correspondant

Quand on lui parle du cinéma étranger et de l'Amérique de Bush, Richard Pena laisse percer une pointe d'exaspération. «Pensez-vous vraiment que notre président a déjà vu un film sous-titré ? Moi, je ne le crois pas. Il y a dans cette administration une volonté de se refermer sur soi qui m'irrite un petit peu.» La cinquantaine ronde et joviale, Richard Pena est un Américain qui parle parfaitement le français. Cela pourrait n'être qu'un détail mais, dans le cas de ce cinéphile accompli, c'est aussi le symptôme d'une passion née très trop : se confronter à tout-va aux influences cinématographiques les plus diverses de la planète face à un système hollywoodien qui ne laisse guère de place à l'imagination.

Directeur de programmation à la Film Society of Lincoln Center, organisation à but non lucratif, Pena est un peu le «Monsieur cinéma français» en Amérique, même si son humilité maladive lui ferait certainement refuser le titre. En collaboration avec Unifrance USA (1), il préside depuis dix ans à New York aux destinées de «Rendez-vous with french cinema», un festival dont la dernière édition s'est achevée à la mi-mars et qui s'est imposé comme le plus grand festival de films français aux Etats-Unis. «On essaie d'en faire une vitrine, une ouverture sur un cinéma que beaucoup de monde adore, dit-il encore. Pour tout cinéphile, ce qui se passe en France reste une référence et je fais tout ce que je peux pour le promouvoir ici.»

L'Irak en arrière-plan. U