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Libération
Interview

«Avec le dessin, on place la caméra où l'on veut»

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publié le 20 avril 2005 à 1h50

Bill Plympton, né en 1946 dans l'Oregon, a évité la guerre du Vietnam en servant dans la garde nationale de 1967 à 1972. Il se consacre au dessin dès sa libération et publie dans le New York Times, Vogue, The Village Voice ou Rolling Stones, puis signe en 1983 son premier film d'animation, Boomtow, pamphlet rock sur la guerre froide et les dépenses d'armement. Cinq ans plus tard, Your Face est nominé aux oscars. Il réalise alors son premier long métrage, The Tune : 30 000 planches qu'il dessine seul. Hair High est son quatrième film d'animation.

Hair High se déroule dans un lycée américain, comme un school movie.

J'ai imaginé le scénario à la suite d'un rêve. Une voiture gît au fond d'un lac. Deux corps occupent les places avant. Leur peau tombe en lambeaux, les crabes leur montent dessus. Puis le véhicule sort des eaux et gagne la petite ville voisine, jusqu'au lycée où se déroule le bal de l'année. Je me suis réveillé à ce moment-là. Je tenais la scène finale de Hair High. Il ne restait plus qu'à répondre à deux questions : comment le couple s'est-il retrouvé au fond du lac ? Que se passe-t-il quand ils rejoignent le bal ?

Une sorte de conte de fées ?

Je voulais faire référence aux personnages des royautés européennes, comme la Pompadour avec ses chignons interminables. Je me suis aussi inspiré des dessins médiévaux, ces fresques très documentées où l'on voit avec précision des squelettes d'où sortent des serpents et des araignées. Pour toutes ces raisons, j'ai situé Hair High