Tel-Aviv envoyé spécial
Dès qu'il pénètre dans le café, tous les regards se tournent vers lui. Filles comme garçons. Son regard bleu-vert scrute la salle. Il se fait discret, chipote une salade. Lior «Louie» Ashkénazi, 35 ans, en impose. L'acteur vedette de Tu marcheras sur l'eau jouit désormais d'une renommée considérable dans son pays. La télévision vient d'achever la diffusion d'un feuilleton, Poste de commandement, dans lequel il joue le rôle d'un tout-puissant chef occulte de services non moins secrets, qui l'a rendu encore plus populaire. Avec une «dimension humaine» toutefois : ses rapports compliqués avec un fils qu'il n'a pas le temps de voir. Un rôle taillé à sa mesure, qui risque de l'enfermer dans ce genre de composition de «macho-qui-a-des-états-d'âme»...
Film noir. «Moi, prototype du macho israélien ? J'espère que non. Dans Mariage tardif, je suis tout le contraire. Mais j'ai besoin d'argent, alors les rôles "sécuritaires", ça plaît...», s'excuse-t-il. Il apprécie le film noir, aurait aimé être le héros de Chinatown. Ou tourner avec Paul Thomas Anderson, le réalisateur de Boogie Nights.
Lior Ashkénazi revient d'une tournée en Europe pour Tu marcheras sur l'eau. Avec un drôle de sentiment. A Strasbourg, il a reçu une «véritable raclée de la part d'un noyau dur : pourquoi on ne voit pas de soldats, pas de barrages militaires ? Ce n'est pas la réalité ! C'est comme ça que vous avez tué Arafat !». A Bruxelles, en revanche, «le public s'est ouvert et il était content q