Les jeunes journalistes des magazines lycéens se précipitent, micro tendu, yeux brillants, pour rencontrer les deux révolutionnaires les plus connus des Etats-Unis, Bernardine Dohrn et Bill Ayers, venus à Paris pour la sortie du film qui raconte leur saga : The Weather Underground. Une trentaine d'années après la fin de l'aventure du Weather Underground, groupe anti-impérialiste emblématique des années 70, ils fascinent encore et leurs photos, sur l'affiche des «most wanted», collées dans tout le pays, sont entrées dans la mémoire collective, version américaine du poster du Che.
Le brillant documentaire de Sam Green et Bill Siegel, nominé aux Oscars 2004, reprend l'histoire, la met dans son contexte et donne la parole aux héros, amers ou pacifiés, épanouis dans une vie bourgeoise ou... encore en prison. Nostalgie des années 70, réflexion sur la violence, bilan des égarements de l'époque, mais aussi temps d'utopie et d'imagination, le Weather Underground est un mythe romantique : «Ils étaient jeunes... enragés par la guerre du Vietnam... déterminés à faire trembler l'Amérique.» Et, surtout, à la différence des révolutionnaires européens, ils n'avaient pas avalé tout Marx, Lénine et Mao, mais s'inspiraient de Robin des bois, Bonnie and Clyde, Butch Cassidy et le Kid...
Bombes. En revoyant les bandes d'actualité d'époque, 1968-1969, années de révolte étudiante dans le monde entier, alors que la guerre au Vietnam tourne à la boucherie, on comprend assez vite pourquoi un groupe d'é