Jérusalem de notre correspondant
Longtemps habitué aux guignolades ethniques et aux épopées guerrières des années 50-60, puis aux oeuvrettes nombrilistes des années 70-80, le cinéma israélien se découvre une nouvelle jeunesse. Et un franc succès chez lui comme à l'étranger. En 2004, dix-huit films de fiction ont été produits, 1,3 million de spectateurs les ont vus, le double de 2003, dans un pays qui compte un peu plus de 6 millions d'habitants. Moisson. Nombre de ces films made in Holyland ont été présentés dans une centaine de festivals internationaux. Les meilleurs ont moissonné quelques prix : à Venise l'implacable Terre promise d'Amos Gitai et l'outsider Prendre femme de Ronit et Shlomi Elkabetz ; à Berlin, Avanim, film tourné à Tel-Aviv par le Franco-New-Yorkais Raphaël Nadjari, et Tu marcheras sur l'eau, long métrage d'Eytan Fox sur l'identité israélienne. Et à Cannes, où le formidable Mon Trésor de Keren Yedaya a remporté la caméra d'or.
«Après les années 70, nous avions perdu le public, à cause de films intimistes qui ne sortaient pas de la chambre à coucher», explique Katri Shéhori, directeur du puissant Fonds du cinéma israélien. Selon lui, une nouvelle génération d'acteurs et de réalisateurs a appris à «mieux communiquer avec le public». Et à perfectionner la mise en scène, autrefois balbutiante, digne de l'improvisation, la khaltoura, religion nationale dans tous les domaines. «Ils ont filmé des histoires liées à notre réalité, reflétant une société devenue multic