Buenos Aires envoyé spécial
Le septième festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires (Bafici, du 12 au 24 avril) s'est déroulé sous le signe de la transition. Les cinéastes argentins les plus connus n'avaient pas de films à présenter, ni Martin Rejtman et Pablo Trapero, ni Lucrecia Martel, Adriano Caetano ou Celina Murga. Seul Santiago Loza a montré, mais seulement à quelques happy few, son deuxième long métrage, le bergmanien et sensible Cuatro mujeres descalzas, destin croisé de quatre femmes au bout du rouleau. Un film attachant, aussi riche en dialogues qu'Extraño, son précédent film, celui qui l'a fait découvrir, était taiseux.
Le plus difficile, pour les autres Argentins en lice cette année, était de simplement exister face à une programmation où brillaient les noms de Jia Zhangke, Farocki, Assayas, Nossiter, Chris Marker, ou Robert Frank (la rétrospective du festival). Face également à El Cielo Gira, superbe méditation de la jeune Espagnole Mercedes Alvarez, disciple de Victor Erice et monteuse de Jose Luis Guerin, pleine d'amour et d'humour pour le village déserté qui fut celui de son enfance. Une oeuvre calme, déjà admirée à Rotterdam (Libération du 9 février) et à Cinéma du réel à Paris, et qui ici a tout raflé, du Grand Prix au prix de la critique en passant par celui du public.
Emergence. Un documentaire aventureux comme Candido Lopez, los campos de batalla est cependant parvenu à émerger. José Luis Garcia, le réalisateur, y met ses pas dans ceux d'u