Il faut un métro vraiment pourri pour inspirer des films aussi atroces. Sans en être un remake officiel, Creep, premier film éprouvant de Christopher Smith, évoque le Métro de la mort, minuscule production signée Gary Sherman en 1972, dans laquelle une bête humaine traquait déjà clochards, voyageurs et ouvriers dans les sous-sols de Londres. Sur un canevas quasi identique, ce réalisateur britannique, venu de la télé, réalise un film ultraglauque qui atteint son objectif viscéral : effrayer et dégoûter.
Hachoir. Sortant ivre d'un pot d'entreprise prolongé, une jeune cadre dynamique et libérée (Franka Potente, star allemande en voie d'internationalisation après la Mort dans la peau) s'endort sur le quai et rate la dernière rame. Après avoir repoussé les assauts d'un connard encravaté de son bureau qui l'a suivie jusque-là, elle doit échapper, avec l'aide d'un couple de SDF junkies et d'un employé des égouts, au hachoir rouillé d'un psychopathe au corps aussi déformé que l'esprit. Et c'est tout. Creep est une course-poursuite haletante, convenablement jouée. On peut trouver ça suffisant. D'autant que ce petit film anglais nous épargne les personnages d'étudiants crétins jusqu'à l'obscène qui polluent la production de genre américaine. Et, même si son méchant lui ressemble un peu physiquement, Creep n'est pas Vendredi 13 dans le métro.
La grande force du film de Christopher Smith, son paradoxe aussi, c'est que, tout en étant un film d'horreur brutal, gore et malsain, qui ne cache