Premier film d'Hidenori Sugimori, Mizu no onna (la Femme d'eau) date de 2002 et a voyagé dans de nombreux festivals (Venise, Sundance, Rotterdam, Thessalonique...). Le réalisateur est né en 1960 et a bossé comme un dingue pour la télévision dans tous les genres possibles et imaginables avant de tout larguer et de partir en voyage spirituel en Inde et au Népal.
Il pratique quotidiennement la méditation transcendantale et dit volontiers avoir voulu faire un film zen. Il avoue aussi une admiration absolue pour Jean Renoir dont il connaît manifestement tous les films. La Femme d'eau est d'ailleurs une allusion au titre la Fille de l'eau, un Renoir de 1925. «Je veux faire des films comme Jean (sic) mais c'est très difficile. C'est un homme très talentueux et moi je n'ai aucun talent», expliquait-t-il à un journal américain avec une touchante modestie.
La Femme d'eau se déroule dans un bain public d'une petite ville de province non loin du mont Fuji. Ryo hérite du lieu après la mort de son père. Elle est surnommée la «femme d'eau» non tant pour cette fonction que parce qu'elle déclenche la pluie à chaque fois qu'elle met le nez dehors. Un jour, elle rencontre Yusaku qui se révèle être un jeune pyromane en fuite. L'eau et le feu copuleront sur le carrelage bleu des bains.
Elégance. La première partie du film, sans presque aucun dialogue, est assez payante, le cinéaste créant une atmosphère d'élégance trempée d'une beauté graphique impeccable rappelant Tran Anh Hung (l'Odeur de la papa