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Libération

Tribeca d'écoles

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par Jérôme CORNETTE
publié le 4 mai 2005 à 2h03

La quatrième édition (du 19 avril au 1er mai) du Tribeca Film Festival ­ cofondé en 2002 par Robert de Niro pour relancer ce quartier à la pointe sud de Manhattan après le traumatisme du 11 septembre ­ s'est révélée plus riche et passionnante que prévu. Car, sous la houlette de son directeur, Peter Scarlet, ex-patron du San Francisco Film Festival et éphémère directeur de la Cinémathèque française, le Tribeca est devenu un festival à part entière. Non seulement, il reste réticent aux grosses machines hollywoodiennes et continue de soutenir le cinéma américain indépendant ­ sans toutefois le fétichiser comme à Sundance ­, mais il cherche aussi à «ouvrir aux Américains autant de fenêtres que de films sur le reste du monde» (Scarlet). Cela a transporté les New-Yorkais dans quelque quarante pays et six continents, en 250 films, notamment, pour reprendre les destinations des trois meilleurs longs métrages de fiction du festival, au Brésil (Favela Rising, de Jeff Zimbalist), en Iran avec le très beau Pèlerinage, de Bahman Kiarostami, ou au Chili (Play, d'Alicia Sherson).

L'éclectisme des lieux de projection a, de plus, produit des effets intéressants. Tandis que le documentaire Punk : Attitude, de Don Letts, était montré à la boutique Prada de Soho, où les cinéphiles croisaient le Tout-New York, un public majoritairement ultraorthodoxe réserva, au Musée de l'héritage juif, un accueil fervent à Ushpizin, de Gidi Dar, fiction sur la communauté hassidique de Jérusalem. Mais le coeur d