La décidément incroyable Reese Witherspoon partait bossue et dessalée en 1995 ; plus le temps passe et les grossesses, plus elle rafraîchit. La revoilà remontée en pleine struggle for life victorienne.
Sur fond de craquements impériaux tectoniques entre France napoléonienne (par sa mère théâtreuse) et Angleterre miséreuse (par son père peintre), une lady Hamilton plus courtisane que nature se donne carrière dans la très exclusive gentry d'époque.
Lady Hamilton, rappelons-le, est cette aventurière qui ravit la noblesse de son temps (lord Hamilton qui la fit lady), en passant par la peinture et les salons (qui la cultivèrent), la cour de Naples (qui en fit une politique, via la soeur de Marie-Antoinette qui la gouina), lord Nelson (qui s'en éprit), la littérature (qui la romança , à commencer par Alexandre Dumas).
La séduction imprévisible de Witherspoon dans le rôle de l'héroïne du Vanity Fair de Thackeray fait saisir ce qu'on conçoit mal hors cadre : la fascination qu'exercèrent sur le temps les «attitudes» de la roulure de haut vol Hamilton.
Witherspoon avait déjà donné deux moments de grâce «attitudesques» au cinéma : Freeway, bijou noir où elle piquait une loubarde pédérasticide, et la Revanche d'une blonde, qui l'établit en 2001 star féministe ; elle fournit ici, dans un cadre chromo à souhait, une nouvelle prouesse. Là où quiconque aurait laissé sa peau, elle triomphe en beauté, avec son abattage nature.
Un trait à noter la concernant, par exemple, c'est comme son charisme é