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Libération
Interview

«Je cherche des rôles qui vont me réveiller»

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publié le 11 mai 2005 à 2h08

Dans Lemming, Charlotte Rampling joue un fantôme, une morsure, une menace. Elle semble venir d'ailleurs, en même temps qu'Alice, le personnage qu'elle incarne, continue de se rattacher naturellement à la suite de ces portraits de femme dangereuse/en danger. Ceux qui lui ont toujours collé comme un gant, depuis Visconti (les Damnés), Cavani (Portier de nuit), Oshima (Max mon amour), ou depuis Sous le sable de François Ozon, le film de sa résurrection cinématographique.

Elle peut s'amuser, comme durant la conversation, de ceux qui abusent des téléphones portables dans les cafés pour couvrir leur solitude. La solitude, elle n'a jamais joué que ça. Sweet Charlotte.

Votre arrivée dans le film a quelque chose de saisissant. D'emblée, on sent une existence, un passé...

Dominik m'a envoyé un scénario incroyablement abouti. Au cinéma, on s'est habitué à ce que les choses se transforment durant le tournage. Là, tout ce que j'ai lu, on l'a filmé. Un acteur, passé un certain âge, emmène beaucoup de bagages avec lui. Avoir existé depuis un bon nombre d'années permet d'atteindre cette impression.

Au tournage, l'acteur ne connaît pas encore son personnage, là ce n'était pas le cas, avec cette merveille de scénario. Dans Lemming, Alice arrive avec une attitude totalement figée, on ne sait pas, dans le malaise qu'elle diffuse, ce qui va se passer, ce qu'elle va provoquer. Ça, c'est le personnage inventé. Il faut lui ajouter un peu d'un personnage réel. Prénom Charlotte, nom Rampling.

Vous conceve