Le Festival a appris l'an dernier à se méfier des intermittents, mais des Terriens ? Hein ? Des Terriens ? Eh oui. Ils sont là, mercredi soir, six «Terriens... tout court», comme ils se revendiquent, agrippés en haut de la façade, à la Banque de France. Pile en face des marches du Palais, où le Festival joue son ouverture, ils font leur montée, entre performance artistique et manif impromptue. Les flics les mêmes que l'an passé, on les salue déboulent. Bis repetita ? («Putain, ça va pas recommencer !» en langage flic).
Un policier prévient par talkie les chefs, qui rappliquent du pince-fesse : «Alors là, on a une manif d'écolos !» Les Terriens accrochent une grande affiche qui reproduit le Cri, de Munch, avec un proverbe réputé amérindien : «Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas.» Ils balancent des billets de banque, façon Monopoly, avec des messages travaillés : «Prospère ou crève.» Une Terrienne crie : «C'est la fin du monde !» «Euh... Pas encore», répond la foule. Ils finissent par descendre, la police les embarque.
Intermittents ? Certains, peut-être. Les vrais, on les a retrouvés hier grâce à deux films. L'an dernier, ils manifestaient sur la Croisette. Cette fois, ils sont sur l'écran, hébergés par la Quinzaine, au Noga-Hilton. D'abord, un court-métrage de Dominique Cabrera, Pas de culture sans droits sociaux, tourné pour les césars 2005 mais q