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Libération
Interview

«Filmer les humains comme des animaux».

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CANNES 2005. Dixit. Amat Escalante, 26 ans, mexicain, réalisateur de «Sangre» :
publié le 14 mai 2005 à 2h10
(mis à jour le 14 mai 2005 à 2h10)

«A 15 ans, je me suis dit qu'à 25 je tournerais une fiction, exactement ce que j'ai fait. J'ai lâché l'école à 16 ans, je suis parti vivre à Austin, au Texas, puis à Los Angeles : j'ai été vendeur dans une chaîne de fast-foods, ensuite j'ai travaillé dans un magasin de vidéos.

Werner Herzog est celui qui m'a vraiment décidé à faire du cinéma, ses films des années 70 notamment ­ Aguirre, Kaspar Hauser, les Nains aussi ont commencé petit... Avant ça, j'avais imaginé devenir danseur puis acteur, idées qui me sont passées à mesure que croissait ma timidité.

Tout ce que j'ai appris me vient des films que j'ai vus : quand un film me plaît, je le regarde en boucle. Quand j'avais 15 ans, j'ai regardé Orange mécanique tous les jours pendant deux mois. J'ai commencé tout petit, avec le Magicien d'Oz.

Avant Sangre, j'ai essayé de tourner un documentaire sur les villes fantômes au Mexique, mais ça ne fonctionnait pas. J'ai ensuite tourné Amarrados, un court métrage sur un gamin sans abri qui sniffe de la colle et est victime d'abus sexuels de la part d'une femme.

Pendant l'écriture du scénario, j'ai écouté en boucle un CD du groupe de metal industriel Godflesh.

Une bonne partie de ma famille est musicienne, moi non : le son m'intéresse plus que la musique et, en la matière, Robert Bresson m'a beaucoup appris, par son livre Notes sur le cinématographe.

Sangre était très écrit, très précisément découpé, 200 plans exactement, ce qui est peu. Mon prochain film sera plus souple.

Je ne fais pas de d