Il faut attendre la dernière demi-heure d'Election de Johnny To (Sélection officielle) pour commencer à s'y intéresser sérieusement. Là, les longues et laborieuses mises en place d'un scénario inutilement alambiqué commencent à produire leur sens et leurs effets. Plongée dans les moeurs des triades chinoises, à la recherche de leur nouveau chef, Election atteint donc son sommet lors de la scène finale, imparable et stupéfiante, comme Johnny To a la réputation de savoir les boucler, notamment dans le meilleur Breaking News, présenté l'an dernier à Cannes. Remarquable également, ce parti pris inattendu : pas un seul coup de feu n'est tiré au cours du film, où pourtant la violence est reine. L'idée est belle, sans doute, mais elle ne suffit pas.
Présenté hors compétition en séance de minuit, Bittersweet life est un film d'action coréen de Kim Jee-won qui montre le déraillage généralisé provoqué par un jeune directeur d'hôtel à la solde d'un chef de gang dont il est censé surveiller la petite amie. A la surprise générale, ce pur produit d'imitation des films de gun-fight de Hong Kong se voit avec plaisir. La photo est somptueuse, l'acteur principal, Lee Byung Hun, défouraille des dizaines de types sans se départir de son air mélancolique et la scène finale est un bain de sang en bonne et due forme, bien dans la tradition locale.
On attendait avec une certaine impatience le second film de Dagur Kari, cinéaste islandais auteur d'une très personnelle et singulière première oeuvre, No