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Portrait

KO, debout

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Mickey Rourke, 48 ans, acteur dans «Sin City» et revenant inespéré après quatorze ans d'errance en séries B.
publié le 18 mai 2005 à 2h14

Dans Sin City, Mickey Rourke est Marv. Cet ancien taulard n'a plus qu'un but dans la vie : venger Goldie, son amour de prostituée assassinée par un psychopathe-karatéka-cannibale. Dans ce rôle-là, antithèse du gentil Frodon du Seigneur des anneaux, Elijah Wood est bluffant. N'empêche, Wood ne fait pas le poids face à Rourke, qui le balaie de sa monstrueuse présence. Physique, pour commencer. Montagne de muscles, visage comme passé par une séance de morphing expérimental, il est mi-Hulk mi-Terminator, semble droit sorti d'un de ces marvel comics auxquels est affilié le dessinateur Frank Miller, auteur de la BD originelle et coréalisateur du film avec Robert Rodriguez. Surtout, regard revenu de tout, voix grave et douce même quand il subit ou inflige les pires châtiments, Rourke fait de Marv un crève-coeur, un requiem à lui seul.

«Tout le monde dit que Sin City signe mon come-back... J'espère, mais j'ai peur.» Mickey Rourke est attablé à la terrasse de sa chambre du Martinez, devant un café noir et un paquet de Marlboro. Souriant, attentionné, il dit qu'on a de la chance de le rencontrer maintenant plutôt que la veille, qu'il sort d'une nuit terrible, avec une crise d'angoisse qui l'a fait appeler son agent à 5 heures du matin. «J'avais besoin de parler. Je suis ravi d'être là, en même temps je suis terrifié à l'idée que l'enfer pourrait recommencer... Je reviens de si loin.»

«Autodestruction». Il est méconnaissable, visage à l'évidence brouillé par de multiples interventions de